1970-2020 : geste et mémoires contées de l’IREM de Lille
Né dans un moment d’effervescence intellectuel et créatif, au sein d’une université en construction, dans une région jeune dont les industries fondatrices vacillaient, l’IREM de Lille est très vite sorti du recyclage assigné suite à la réforme dite des « mathématiques modernes, pour donner sens à ce que pourrait être une « recherche sur l’enseignement des mathématiques ». Au cours de cette histoire, le développement de ses activités révèle des invariants : réflexion sur une progression scientifique autant que sur des programmes, liaison entre les cycles du primaire à l’université, travail à partir des mathématiques du quotidien ou celles de l’atelier, utilisation des technologies pour l’enseignement au fil de leurs nouveautés, « popularisation » des mathématiques, circulation dans le Nord Pas de Calais, en France et vers les pays du nord (La Régionale Pays Bas), implication dans la formation initiale des enseignants, travail en épistémologie et histoire des mathématiques, ouverture aux enseignants d’autres disciplines pour y déplier par le dialogue les interactions avec la mathématique.
Plutôt activiste dans ses inventions et ses défenses des acquis (le droit des enseignants du secondaire à se former continûment et se déplacer), il a toujours su exploiter la fécondité de son hétérogénéité et sa position d’équilibriste entre les institutions avec lesquelles il a dû frayer, entre contraintes et liberté.
Pourquoi et comment enseigner les mathématiques aux jeunes générations, pourquoi et comment former leurs maîtres, ce chantier est sans cesse réouvert…