Le temps de travail : qu’est-ce qu’une « journée de travail » en Europe occidentale du XIVe au XIXe siècle ?
Qu’est-ce qu’une « journée de travail » en Europe occidentale du XIVe au XIXe siècle ?
Cette question concerne tous ceux qui ne doivent pas compter « leur » temps pour gagner leur vie : alors, « des problèmes similaires se posent sur la longue durée* ». Tenter d’y répondre, c’est prendre le risque, évidemment, d’affronter l’hétérogénéité et le caractère mouvant des pratiques sociales ; elles rendent difficiles, en embrassant six siècles, l’amalgame entre des réalités qui doivent être sans cesse contextualisées. Mais relever un tel pari est indispensable si l’on veut comprendre les mécanismes qui, sur la base de rapports sociaux de production singulièrement déséquilibrés, fondent le quotidien de « ces vies minuscules ».
Comment appréhender dans leur diversité les rythmes du labeur quotidien ? Faut-il faire la part entre activités diurnes et nocturnes ? Travaille-t-on nécessairement moins longtemps chaque jour avant l’industrialisation ou peut-on considérer qu’après les années 1840/1860, la durée du travail est à la baisse ? Dans ce cas, diminution des horaires quotidiens et intensification des efforts exigés vont-elles de pair ? Précèdent-elles l’apparition du machinisme ou dérivent-elles de celui-ci ? Ce questionnement a des résonnances extrêmement contemporaines. Il restitue de la chair à une question pour laquelle il faut sans cesse se méfier des idées convenues et des illusions statistiques.
*Jacques Le Goff
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