Où le romantisme allemand féconde la science ...
Début du XIXème siècle : la vision du monde de Newton et de Laplace s’est imposée. Les solides sont composés d’atomes séparés par du vide £ la mécanique rend compte de l’ensemble des phénomènes, de l’infiniment petit (la lumière) à l’infiniment grand (l’univers). Tels des Gaulois, de petits faits résistent : les couleurs des bulles de savon et ce que sont les fluides électrique et magnétique £ mais les savants ne tarderont pas à en rendre compte, croit-on. Pourtant, autres Gaulois, ailleurs et autrement, les Germains résistent aussi. Ils décrivent le monde en termes de dynamique : la nature est un être total traversé par des forces qui s’opposent, se combinent, s’équilibrent. La matière n’est pas formée de petits corpuscules : elle est divisible à l’infini. Ancrée dans le romantisme et l’idéalisme allemands, cette Naturphilosophie remet en cause la frontière entre la nature et l’esprit, s’appuie sur une vision organique du monde, ne peut accepter la mécanique newtonienne. Cette philosophie s’est révélée fausse. Et pourtant… elle a, notamment, nourri la science dans trois directions, celles de la nature de la lumière, l’électricité et le magnétisme, les cristaux. C’est cette histoire du renversement de la toute-puissance d’une conception de la physique grâce à des présupposés idéologiques que nous conterons et discuterons, afin de mieux préciser comment fonctionne la science.
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