Alchimie : un art et une science de Moldus
La Pierre philosophale de Nicolas Flamel tombe soudainement dans la poche d’Harry Potter, dans Harry Potter and the Philosopher’s Stone £ elle est alors l’élixir de longue vie dont a besoin l’effroyable Voldemort pour complètement renaître. Ce premier volume des aventures d’Harry Potter (1997) mélange sorcellerie, alchimie, école et éléments d’histoire de fausses sciences. On y retrouve les échos de la légende d’un Flamel alchimiste et d’une alchimie frayant avec la magie mais réduite à la seule présence de l’objet convoité, bien concret et pesant, voué dans l’histoire à être rapidement détruit. Au tome cinq et au milieu d’un couloir, on croise le buste de Paracelse dont l’alchimie est en réalité bien plus éloignée de la Pierre philosophale que des potions, sujet d’étude important à la fameuse école Poudlard de Harry Potter mais à aucun moment assimilé à l’alchimie £ il est vrai que les potions ont leurs lois… De manière générale, on en apprend peu sur l’alchimie dans l’œuvre de J. K. Rowling car on en sait suffisamment pour l’intrigue : l’alchimie est mystérieuse et prometteuse. On la connaît en effet tous sans la connaître. Mais au-delà du constat, une conclusion s’impose : si l’alchimie n’a pas vraiment sa place dans le monde des sorciers de Rowling, c’est bien qu’elle est une science de Moldus (de non sorciers), une science du monde des gens ordinaires, une de nos sciences, sans doute plus liée au passé qu’au présent. Même si l’alchimie relève d’une certaine manière d’une histoire du faux, son histoire n’en est pas pour autant fausse. L’histoire de l’alchimie exprime avant tout l’ambition de gens ordinaires face à un monde extraordinaire, le nôtre.
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