Les épistémologies à l’épreuve de leurs sciences
Si les sciences ont bien, à leur source, un étonnement (et une volonté de maîtrise du cours des choses) alors sans doute à la source de l’épistémologie – ou, plutôt, des épistémologies – y a-t-il un étonnement devant les sciences. (On doit préciser : devant les sciences en tant que fait, et non pas devant les effets et les contours de ces sciences). Car l’intelligibilité du Monde ne va pas de soi. Mais ces sciences des savoirs portent bien des ambiguïtés. Leur projet est-il normatif, cognitif, thérapeutique... ? Et, surtout, pourquoi sont-elles essentiellement des savoirs d’« après-coup » dont fait fi pour l’essentiel la créativité scientifique ? Ne pourrait-on reprendre à leur sujet ce que Whitehead déclarait, dans un contexte voisin et non sans provocation : « Une science qui hésite à oublier ses fondateurs est fichue. » ?