Vivre avec le visage d’un autre?
> avec Sophie Crémadès, François Delaporte, Bernard Devauchelle et Céline Husson-Rochcongar
> modération: François-René Pruvot
> en partenariat avec l’Espace Éthique Hospitalier et Universitaire (EEHU) de Lille
En 2004, le Comité consultatif national d’éthique rendait un avis négatif sur la possibilité de greffer la totalité de la face d’une personne décédée à une personne gravement défigurée. L’année suivante, le professeur Bernard Devauchelle et son équipe réalisaient au CHU d’Amiens la première greffe partielle du visage et, avec elle, la promesse d’une nouvelle vie. Depuis, les avancées médicales et les greffes totales de la face se multiplient. Comment les équipes médicales gèrent-elles les risques inhérents à ces opérations et aux multiples inconnues en matière d’innovation?
En moins d’un siècle, depuis la chirurgie des "gueules cassées" de la Grande Guerre, la fonction de la greffe de la face a considérablement évolué, jusqu’à bousculer nos conceptions usuelles de l’identité. Quels sont les effets psychologiques d’une telle intervention sur le patient? Comment vit-on avec le visage d’un autre et jusqu’à quel point parvient-on à se l’approprier? Lorsque seule la transplantation de tout ou partie de la face permet de recouvrer une vie en société, se reconnaître a-t-il seulement encore du sens? Comment faire face aux risques de rejet chronique et, en conséquence, à celui d’une re-défiguration?
- Sophie Crémadès est psychiatre au CHU d’Amiens où elle intervient notamment auprès de patients ayant bénéficié d’une greffe de la face. Elle est également membre de l’Institut Faire Faces, le premier Centre d’études et de recherche dévolu à la défiguration.
- François Delaporte est professeur émérite de philosophie et historien des sciences à l’université Picardie Jules Verne et membre de l’Institut Faire Faces.
- Bernard Devauchelle est professeur de chirurgie maxillo-faciale au CHU d’Amiens. Il a piloté en 2005 la première greffe partielle du visage au monde. Il est le président fondateur de l’Institut Faire Faces.
- Céline Husson-Rochcongar est maître de conférences en droit public à l’université de Picardie Jules Verne et membre du Centre Universitaire de Recherches sur l’Action Publique et le Politique - Épistémologie et Sciences Sociales (CURAPP-ESS). Elle est spécialiste de théorie du droit et du droit international des droits de l’homme.
- François-René Pruvot est chirurgien (transplantation digestive) au CHRU de Lille, président de la Commission médicale d’établissement et coordonnateur de l’Espace Éthique Hospitalier Universitaire (EEHU) de Lille.
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