Naître ni, ni : vers une reconnaissance des personnes intersexes ?
> avec Vincent Guillot, Marie-Jeanne Martin, Marc Pichard, Bertrand Riff et Philippe Sabot
> modération: Florence Tamagne
Plusieurs milliers d’individus naissent chaque année avec un sexe indifférencié, ni complètement féminin, ni tout à fait masculin. Dans l’écrasante majorité des cas, ils font l’objet d’interventions médicales précoces pour que leur soit assigné un sexe, à grand renfort de traitements chimiques et d’opérations chirurgicales irréversibles. L’ "anomalie" s’en trouverait corrigée, et l’identité sexuelle "normalisée". Mais sur quelles bases et pour quelles raisons cette assignation à une identité sexuelle s’opère-t-elle? Comment faire évoluer les pratiques médicales et le regard de la société? Quels sont les freins juridiques, mais aussi philosophiques voire "subjectifs" à l’autodétermination?
Récemment, le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe a appelé de ses voeux la reconnaissance légale des personnes intersexes. Le Tribunal de Grande Instance de Tours a reconnu quant à lui, en août 2015, le droit d’un individu de se définir comme "sexe neutre" (on parle en Australie de "sexe non spécifique" et, au Népal, de "troisième genre"). Une autre approche de l’identité sexuelle et de genre serait donc possible. Ouvre-t-elle pour autant la voie à une remise en question des logiques binaires de genre?
- Vincent Guillot est militant intersexe et membre fondateur de l’Organisation Internationale des Intersexes.
- Marie-Jeanne Martin et Bertrand Riff sont médecins généralistes à la Maison dispersée de santé de Lille.
- Marc Pichard est professeur de droit à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense. Ses travaux portent sur le droit civil, en particulier le droit des personnes, et les sources du droit.
- Philippe Sabot est professeur de philosophie à l’université de Lille et directeur du laboratoire Savoirs, Textes, Langage (STL). Ses travaux s’ordonnent pour l’essentiel autour de la "pensée" littéraire et de la question anthropologique.
- Florence Tamagne est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Lille et membre de l’Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHiS). Ses recherches concernent l’histoire du genre, des homosexualités et de la jeunesse.
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