L’historien et la fabrique de l’identité nationale : défis et responsabilités
avec Aurore Chéry et Nicolas Offenstadt
> modération par Anne Bazin-Begley
> en partenariat avec Sciences Po Lille
La question de l’identité nationale a été remise au centre de l’actualité politique depuis une dizaine d’années. En raison du flou qui entoure ses définitions, elle se prête à toutes les stratégies d’appropriation, notamment les plus contestables, servant aussi bien à stigmatiser ceux qui ne sont pas "nous", qu’à fantasmer l’existence immémoriale d’une communauté soudée autour de "son" histoire et de "sa" culture. De quoi l’actuel retour de la question de l’identité nationale est-il le nom? Est-il le symptôme d’une incapacité du politique à répondre aux défis de l’intégration sociale? Témoigne-t-il d’un désenchantement démocratique et d’une volonté d’y répondre en se repliant sur le mythe de l’autochtonie? Traduit-il une panne ou un renoncement des institutions de socialisation? C’est le rôle des historiens que de répondre à ces usages politiques de l’histoire et de la mémoire, au coeur desquels la question de l’identité nationale ne cesse d’interroger les tensions entre intégration et exclusion.
- Anne Bazin-Begley est maître de conférences en science politique à Sciences Po Lille, chercheuse au Centre d’Études et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales (CERAPS) et à l’Institut des sciences du politique (université Paris Ouest Nanterre La Défense).
- Aurore Chéry est docteure en histoire moderne, chercheuse associée au LARHRA, chercheuse postdoctorale pour le CNRS au sein d’ANHIMA et membre du conseil d’administration du Comité de Vigilance face aux Usages publics de l’Histoire (CVUH). En 2013, elle a coécrit l’ouvrage Les Historiens de garde: de Lorànt Deutsch à Patrick Buisson, la résurgence du roman national, publié chez Inculte.
- Nicolas Offenstadt est professeur invité à l’université de la Viadrina (Francfort / Oder), spécialiste de la fin du Moyen Âge et de la Grande Guerre.
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