Mange-t-on (seulement) pour se nourrir ? Les nourritures sociales des uns et des autres
Par Charles-Édouard de Suremain, Anthropologue à l’Institut de Recherche pour le Développement.
Animée par Judith Hayem, Maître de conférences en anthropologie, Clersé, Université Lille 1.
Qu’y a-t-il de commun entre la sexualité, le cannibalisme, l’inceste, la standardisation, la mondialisation ou encore le plaisir, la commensalité, le patrimoine ou la marchandisation ? Quel fait social permet de faire le lien entre ces différentes dimensions du réel ou de la réalité sociale ? Quelle construction historique et sociale souligne le plus radicalement l’écart entre les normes et les pratiques, les discours et les actes, les injonctions et les digressions ? Quel objet anthropologique permet – entre les sociétés, les cultures et, en leur sein, entre les générations, les sexes et les groupes d’acteurs de statuts divers – d’engager le dialogue ? Nous explorerons les multiples facettes de l’alimentation et « du manger », les liens qui les relient.
De l’Afrique aux Amériques, nous montrerons qu’un acte apparemment aussi ordinaire, s’alimenter, permet de mieux comprendre le sens, nécessairement multiple, des relations sociales – et des symboles qui y sont associés. C’est que l’alimentation est à la fois l’expression et la synthèse de l’ensemble de la vie sociale d’une société ou d’un groupe donné : fait social total, son étude requiert un regard qui soit à la fois celui de l’extrême intimité et de la plus grande distance.
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