Le don d’organes
Si le « don » d’organe et la greffe mobilisent l’attention régulière des médias et du public, mettant en valeur les prouesses médicales et la générosité des donneurs et de leurs proches, le prélèvement et ce qu’il implique restent largement du domaine de l’officieux et du non-dit. C’est sur ces questions rarement abordées que portera la conférence. La plupart des pays ont modifié leur législation pour permettre de déclarer légalement décédés les patients en état de « mort encéphalique ». La mort relève ainsi d’une décision médicale fondée sur des critères d’utilité du corps. Mais l’inadéquation entre l’offre et la demande d’organes, liée au développement des greffes, le discours sur la « pénurie » de greffons, poussent aujourd’hui à avancer un peu plus la frontière entre la vie et la mort.
La question des dons d’organes et des prélèvements est envisagée comme une forme très particulière de médicalisation de la mort. Le mourir est ici l’enjeu d’un changement de normes qui concerne tout autant le milieu professionnel que l’opinion publique : c’est non seulement une nouvelle définition de la mort dont il est question, mais c’est aussi une modification du rapport à la mort qui engage les individus et les proches confrontés à une demande de don d’organes ou soucieux de se positionner face à une demande éventuelle.
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