Science et politique en France au XVIIe siècle : la « révolution scientifique » dans son contexte
Simone Mazauric met en évidence les liens réciproques qui se sont noués, à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, entre « l’institution » de la science et les transformations épistémologiques qui affectent les pratiques théoriques jusqu’alors en vigueur, transformations qui ont été longtemps désignées sous le syntagme de « révolution scientifique ». Alors que l’historiographie classique tend assez généralement à établir entre ces deux séries de phénomènes un lien de causalité simple : l’institution de la science a eu pour effet de favoriser le progrès des connaissances, il s’agira d’établir la réciprocité de ces liens : c’est aussi parce que l’idée et la pratique de la science ont commencé à se transformer très sensiblement depuis les premières décennies du XVIIe siècle que la monarchie a pu envisager de financer la « recherche scientifique ». Plus exactement peut-être, il s’agira de considérer des deux séries de phénomène comme les deux faces d’un même processus qui a vu se modifier simultanément les modes sociaux de production du savoir et les pratiques théoriques envisagées dans leur dimension épistémologique. En même temps, je mettrai l’accent sur l’originalité de la politique de la science mise en oeuvre par Louis XIV. Entre analyse des institutions et approche épistémologique, c’est donc à restituer la logique complexe d’un processus ambivalent que je m’emploierai.
-
Téléchargements
-