Face aux bouleversements politiques et institutionnels, comment pratiquer nos terrains aujourd’hui ? Première session (Discussion générale)
Face aux bouleversements politiques et institutionnels, comment pratiquer nos terrains aujourd’hui ?
Le début de l’année 2009 a été marqué par un nombre important de mobilisations et de manifestations diverses : le mouvement contre la pwofitasyon en Guadeloupe et plus largement aux Antilles, les luttes engagées contre les nombreuses fermetures d’usine et délocalisations, l’opposition à la soi-disant réforme des universités orientée par le processus de Bologne et la stratégie de Lisbonne, etc. Ces mobilisations se déroulent sur fond de crise économique mondiale et d’européanisation ou/et de globalisation des politiques aux nombreuses répercussions locales. Elles affrontent une série de réformes menées tambour battant par le gouvernement dans de nombreux secteurs de la société française : hôpitaux, travail social, psychiatrie, école et université, justice des mineurs… Elles sont à chaque fois traversées par la partition Français/étrangers. Ainsi, on a vu ces mêmes secteurs se mobiliser, souvent sur la longue durée : plus de 5 semaines de grève générale en Guadeloupe, plus de 8 semaines de grève dans les universités.Pour faire face aux réformes, les acteurs de ces mouvements ont également produit des analyses singulières de ce qui était en jeu pour eux dans cette période politique et mis en œuvre de nouvelles pratiques sur leurs « terrains » respectifs. Par terrain on désigne ici, et de manière volontairement polysémique, tant le terrain d’étude des chercheurs, que celui de la pratique pour les professionnels ou encore le terrain militant des mobilisations (par exemple, la Guadeloupe, territoire singulier revendiquant une historicité spécifique dans la grève générale). Les réformes en cours tout comme les mobilisations de 2009 interrogent, bouleversent, reconfigurent les postures assignées par les institutions et les postures revendiquées qu’adoptent les praticiens et les chercheurs. Elles exigent de mettre en débat et de renouveler les catégories utilisées pour penser la société et la réalité sociale des activités professionnelles et de recherche. C’est à l’examen de ces postures qu’ouvre ce colloque.