Histoire du théâtre en Nord du moyen âge au XXe siècle
Deux membres de la Société des sciences, de l’agriculture et des arts de Lille ont consacré plus de mille cinq cents pages au théâtre. Léon Lefèbvre détaille L’Histoire du Théâtre à Lille de ses origines jusqu’au XXème siècle ; Louis Marie Cordonnier, l’architecte et bâtisseur du Grand Théâtre de Lille (1923) insiste sur les évolutions du théâtre depuis l’antiquité, où, installé en pleine nature, le théâtre permettait de jouir de la beauté des sites : à Athènes la vue de la mer, à Pompéi celle du Vésuve, à Orange celle de la Vallée du Rhône.
À Lille, sortie tardivement des brumes de l’histoire, au Moyen Âge, cette tradition des spectacles à ciel ouvert attire la population au pied de théâtres éphémères, somptueuses constructions couvertes de velours, de damas rouge et de draps d’or. Jusqu’à vingt « installations » jalonnent, les jours de fête, les rues de la ville où les comédiens interprètent l’histoire de Lyderic et Phinaert, les géants fondateurs de Lille. Celle des Ducs de Bourgogne donnant à Lille en 1454 Le banquet du Vœu du Faisan en présence de tous les chevaliers d’Europe ; celle des Bonnes Comtesses...
Ces divertissements ajoutent à la longue histoire du théâtre à Lille, depuis sa Chambre d’Opéra (1671) jusqu’à la salle rue de la Vieille Comédie où bat à partir de 1702 le cœur de la scène lilloise. Un théâtre de province, idéalement placée entre Paris et Bruxelles, où les plus célèbres comédiens du temps interprètent L’Europe Galante, Alceste, le Jugement de Paris... chaque saison apporte son lot d’opéras, de ballets, de comédies, de tragédies.
Un nom est resté intimement associé à ce lieu : Voltaire. L’illustre auteur y laisse jouer « En Première » sa tragédie Le Fanatisme ou Mahomet le Prophète du 25 au 30 avril 1741.