Cartographies participatives en contexte autochtone : quelles cartes, pour qui et pour quoi ?
Les peuples autochtones mobilisent la cartographie pour défendre des droits fonciers, territoriaux et environnementaux au sein des États-nations qui les englobent, et pour faire face à l’expansion de nouveaux fronts économiques et industriels sur leurs territoires. L’appropriation des modes de représentation et du langage cartographiques de l’État moderne leur permet en outre d’affirmer leur existence sur les cartes du monde, lesquelles les ont longtemps ignorés ou mis sous silence. Si les méthodes de production de ces cartes s’avèrent souvent participatives, elles se déploient dans un contexte interculturel de rencontre entre différentes épistémologies et ontologies territoriales, et dans lequel les relations interpersonnelles et institutionnelles sont marquées par l’histoire coloniale. Or, ces enjeux sont souvent rendus invisibles dans les processus participatifs, en raison de l’absence (ou de l’insuffisance) de questionnement de la dimension culturelle des pratiques scientifiques et cartographiques. La cartographie participative en contexte autochtone invite donc le chercheur à opérer consciemment un décentrement culturel quant aux savoirs, techniques et méthodes de cartographie mobilisés, et à mettre en en place une approche éthique et réflexive, tenant compte des éventuelles asymétries de pouvoir et des positionalités des participants.
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