Internet et le Web : de nouveaux espaces à cartographier ?
Par Alexandre Monnin, Philosophe, chercheur Inria (équipe Wimmics), membre du réseau d’experts de la mission Etalab.
Animée par Fabien Delecroix, Docteur en informatique, Laboratoire Informatique de Lille, Université de Lille, Sciences et Technologies.
Il existe de nombreuses représentations visuelles du Web ou d’Internet. De plus en plus, celles-ci permettraient, par exemple, de prédire l’issue de campagnes électorales ou de suivre l’évolution d’épidémies. La cartographie des territoires numériques romprait ainsi la frontière entre le « cyberespace » et le monde « réel ». À l’efficacité supposée de ces nouvelles formes de visualisation répondent cependant des objections de principe qui posent la question du statut de ces représentations. Si la cartographie d’un réseau physique comme Internet ne semble pas poser de problèmes majeurs, il n’en va pas de même du Web. Couche de standards interfacée avec Internet, le Web se situe à un niveau d’abstraction plus élevé. Aussi la notion classique de territoire lui demeure-t-elle étrangère, comme nous entendons le montrer. Dès lors, reconstituer une géographie du Web ne peut se faire qu’au prix d’un abandon de la figure de l’observateur objectif et omniscient, embrassant un territoire qui préexisterait à son regard et à ses opérations.
(Cf. Cartographier le Web a-t-il un sens ? par Alexandre Monnin dans la revue Les Nouvelles d’Archimède 70)
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