Vers une (nécessaire) réconciliation des mathématiques et de la biologie ?
Pour différentes raisons, biologie et mathématiques ont rarement fait bon ménage, à l’exception de certaines disciplines comme la biochimie, les statistiques ou l’écologie. Souvent on choisit la biologie parce que l’"on n’aime pas les maths, et de toute façon à quoi ça sert ?", et parfois on part faire des maths et on ne s’intéresse plus qu’à la physique parce que "la biologie c’est apprendre par cœur, sans réfléchir". Tout ceci est sans doute en train de changer.
Je m’appuierai sur des travaux récents pour montrer, qu’à l’instar de la physique, la modélisation mathématique en biologie est utile, voire essentielle : elle peut être prédictive, elle permet de décrire et de comprendre des phénomènes observables, et d’émettre et de tester des hypothèses. C’est un outil depuis toujours essentiel en écologie et biologie évolutive, et la modélisation mathématique est en train de connaître aujourd’hui une arrivée en force dans l’ensemble de la biologie. Nous verrons que certaines prédictions mathématiques en biologie peuvent avoir des retombées pratiques étonnantes. Je montrerai enfin que la biologie est sans doute aujourd’hui un des moteurs importants de créativité pour les mathématiques.