Les déraisons de la raison - Quand la déraison sert la science
Par Robert Locqueneux, Professeur émérite à l’Université Lille 1, UMR « Savoirs, Textes, Langage » (CNRS, Universités Lille 1 et Lille 3), Centre d’histoire des sciences et d’épistémologie de Lille 1.
Conférence animée par Bernard Maitte, Professeur d’histoire des sciences et d’épistémologie, Université Lille 1.
Quand Newton établit la loi de l’action à distance – un « scandale pour la raison » – à partir des lois de Kepler, fondées sur des observations astronomiques. Quand il explique la réflexion et les couleurs des bulles de savon, quand, etc., le Grand Newton a besoin de Dieu. Mais c’est le Dieu des philosophes me direz-vous ! Non : les convictions religieuses de Newton lui font préférer le Dieu de la Bible. Convictions personnelles qui n’ont rien à voir avec ses travaux scientifiques ? Que non : lisez ses Principia et son Traité d’optique ! La voie est ouverte, au cœur des Lumières, Boerhaave met la Bible dans les propos initiaux de son Traité de chimie, Linné se pose en nouvel Adam et ajoute quelques précisions au récit de la Genèse lorsqu’il présente la nomenclature binomiale des plantes…