Penser l’art et la folie
Si la question « pourquoi y-t-il quelque chose et non pas rien » est la question inaugurale de l’existence humaine, n’est-elle pas aussi celle qui meut l’artiste en son faire-œuvre ? Le faire-œuvre ne résulte ni uniquement ni essentiellement d’une situation culturelle, mais aussi et avant tout des structures et du devenir de « l’exister ». Exister, c’est être-hors de soi, en-avant de soi, comme le dit Henri Maldiney. Exister, c’est être-ouvert, mais cette ouverture peut aussi se fermer. Les arts/les œuvres résultent des modes de l’exister, et peut-on dire, les « résument ». Création artistique et expérience esthétique en témoignent, dont nous analyserons ce que nous proposons d’appeler une triangularité fondamentale que révèlent, à la fois dans leurs connexions et dans leurs contradictions, les modes du pathique, du pathétique et du pathologique. Ou bien : peut-on penser l’art sans la folie ?
Éliane Escoubas
Le processus de création peut-il être vécu comme une possibilité même de l’expérience – avant que celle-ci ne devienne expérience esthétique – possibilité de traduire et de former en un point de voir ce qui est au plus proche du réel, de l’être-là des choses, sans qu’il nous soit toujours possible d’en faire l’expérience véritable… non pas le merveilleux ou l’extraordinaire mais ce qui advient dans une dimension poïétique de recherche de la présence et d’un pouvoir-être qui semblait inaccessible, par où quelque chose nous arrive et nous révèle à nous-même en nous indiquant le chemin d’une œuvre à venir. La représentation (théâtrale) en tant que processus peut-elle être vécue comme le cœur et la condition de cette tentative ou plus encore comme l’expérience elle-même £ processus qu’il devient délicat de décrire et qui plus est de circonscrire, sans une Praxis – sans en faire l’expérience.
Alexis Forestier
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