Justice et inquisition
Dans mon livre Le juge et l’historien, qui a inspiré le film de Jean-Louis Comolli, j’ai essayé d’utiliser mon expertise concernant les procès d’inquisition pour analyser un procès politique contemporain : celui contre Adriano Sofri et ses amis. Je me propose de partager quelques réflexions sur ce que j’ai appris grâce à cette double expérience : le livre, le film (Carlo Ginzburg).
À partir de l’ouvrage Le juge et l’historien de Carlo Ginzburg et du film L’Affaire Sofri de Jean-Louis Comolli, sera notamment abordée la question de la lecture-interprétation des documents d’archives des procès d’inquisition et des procédures contemporaines.
Cette lecture « micrologique » permet, sur le modèle d’une démarche philologique, d’interroger des documents à partir de leurs lacunes, de leurs défauts, de leurs tics, de leurs silences, de leurs erreurs… En ce sens, une lecture symptomale coïncide avec ce que le cinéma documentaire fait quand il filme l’exercice de la justice dans une enceinte judiciaire.
La lecture de l’historien dégage des traits signifiants qui sont aussi ceux qu’est en mesure de capter et de révéler (sinon de produire) la relation au dispositif cinématographique (Jean-Louis Comolli).
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