SiG et risques
Atelier animé Emmanuel Bonnet, Thierry Saint-Gérand et Eliane Propeck-Zimmermann.
La prévention des risques s’est pendant très longtemps focalisée sur deux concepts fondamentaux – l’« Aléa » et la « Vulnérabilité » – envisagés essentiellement de façon dichotomique et non intégrée. Nos travaux portant sur les formes d’inscription spatiale des risques nous ont amenés à privilégier le concept de « situation à risques » qui permet d’expliciter la combinaison, sur une entité spatiale, des différents potentiels d’aléas, d’exposition, d’enjeux, de vulnérabilités et de résilience. En effet, quel que soit le niveau de probabilité d’un événement, son incertitude conduit à recentrer l’analyse et la gestion des risques sur l’espace potentiellement exposé, donc la question des enjeux et vulnérabilités territoriales. Les multiples composants de l’organisation territoriale (activités, logements, transports, services, environnement,…) sont de fait en interaction permanente. L’espace génère entre eux une « solidarité géographique » complexe, que seule une approche globale, systémique, permet de renseigner. Or ce tissu complexe d’interaction, dans lequel s’inscrit le risque et devrait s’évaluer les vulnérabilités, est généralement ignoré des modes de gestion sectorielle en temps ordinaire où prédominent les stratégies individuelles d’acteurs distincts : réduction des risques à la source, organisation des secours, aménagement urbain. Ces lacunes deviennent criantes en temps de crise.
Les Systèmes d’Information Géographique (SIG), de par leurs capacités de modélisation, d’analyse, de requête et de visualisation, offrent une ressource fondamentale à l’élaboration de la connaissance sur les risques et à sa mise à disposition à la fois pour la concertation des décideurs et l’information du public. Mais pour remplir son rôle de croisement de données capable de caractériser différentes situations à risques, le SIG doit intégrer une grande variété de données multisources. Ceci présuppose l’établissement d’un partenariat de l’ensemble des détenteurs de données acceptant de s’engager dans une démarche de mutualisation de l’information relative à la sécurité des territoires.