Transitions socioéconomiques et santé. Entre contraintes budgétaires et souci du bien commun
Cette conférence s’organisera selon une triple logique : dans un premier temps, nous aborderons le contexte de la pandémie de coronavirus et la manière dont cette dernière a profondément affecté nos modes de vie et de sociabilité. Plus de cent pays ont en effet été infectés dans toutes les zones du globe, alors que la majorité de la population mondiale s’est trouvée sommée de se confiner dans des conditions à la fois très hétérogènes et révélatrices d’inégalités sociales de santé particulièrement vives.
Dans un deuxième temps, nous aborderons le contexte d’émergence des histoires de vie de collectivité et leur importance dans le domaine de la construction d’un lien social qui, à bien des égards, s’avère fragilisé dans nos sociétés contemporaines.
Dans un troisième temps, nous présenterons un travail de recherche-action mené dans un service hospitalo-universitaire de néphrologie et d’immunologie clinique. Cette recherche, qui s’appuie sur la méthodologie des histoires de vie de collectivité, a été menée conjointement avec une cinquantaine de professionnels de santé et de malades pendant une période de deux ans, avant de déboucher sur une écriture collective ayant donné lieu à la publication d’un ouvrage. Nous commenterons ici quelques-uns des résultats de cette recherche afin de montrer combien le « facteur humain » et la réalité biographique des individus doivent être impérativement pris en compte afin de contourner l’écueil des seules dimensions biologiques, organisationnelles et comptables qui, jusqu’aujourd’hui, s’imposent dans nos systèmes de santé. Nous tenterons ainsi de montrer pourquoi l’hôpital et les services médicosociaux ne peuvent être considérés comme de simples entreprises.