Élections présidentielle et législatives : entre effet pervers et contestations des modes de scrutin
Sous la 5e République, le Président et les députés sont élus au scrutin majoritaire : celui qui obtient une majorité de suffrages est élu. Ce mode de scrutin assure la légitimité… quitte à extrapoler la volonté des électeurs. Ainsi, lors des législatives de 2017, LAREM a obtenu 43% des suffrages exprimés sur la totalité du territoire et 53% des sièges. Le FN a totalisé, quant à lui, 8,75% des suffrages et seulement 8 sièges, quand le parti socialiste avec ses 5,68% des suffrages en a obtenu 30. Que disent ces chiffres de la légitimité du mode de scrutin ? Peuvent-ils en partie expliquer la défiance actuelle vis-à-vis des institutions ? Et comment limiter ces effets pervers ?
Dorothée Reignier est maître de conférences en droit public à Sciences po Lille et chercheuse au CERAPS. Elle a rédigé une thèse de droit constitutionnel sur la discipline de vote dans les assemblées parlementaires sous la Cinquième République. Ses recherches ont par la suite porté sur le président de groupe parlementaire, sur la représentation des groupes parlementaires dans les séries télé, sur le financement des fonctionnaires parlementaires, ou encore sur la « Thurmond Rule ».
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