La pluridisciplinarité, horizon imposé ou avenir désiré ?
Le dialogue entre disciplines est au cœur des sciences sociales, mais rarement au cœur des formations, des recherches et des carrières
elles-mêmes. Celles et ceux qui s’engagent dans des recherches pluridisciplinaires en reconnaissent souvent autant les apports que les difficultés – intellectuelles mais aussi institutionnelles.
Pourtant, celles-ci sont souvent passées sous silence dans les très nombreuses injonctions à la pluridisciplinarité qui émanent des organismes de gestion de la recherche. Il existe ainsi une tension entre cette pression institutionnelle, portée sur la pluridisciplinarité, et les pratiques d’évaluation et de reconnaissance des carrières, encore largement monodisciplinaires. Comment expliquer cet appel unanime à la pluridisciplinarité ?
Comment concilier pluridisciplinarité d’une part, rigueur et reconnaissance disciplinaire de l’autre ? Est-il possible de mener une « carrière pluridisciplinaire » ?
À travers les questions de pluridisciplinarité se jouent les définitions et les identités disciplinaires. Faire de la pluridisciplinarité, que ce soit au niveau individuel ou au niveau collectif, c’est s’exposer à des frottements épistémologiques et méthodologiques entre disciplines. C’est aussi devoir concilier avec les contraintes propres au champ universitaire qui, dans son fonctionnement actuel, peuvent engendrer des difficultés pratiques à qui s’engage sur la voie pluridisciplinaire. Une telle optique invite à s’interroger sur les stratégies individuelles (qualification, espaces de communication et de publication…) et collectives (laboratoires, écoles doctorales…) pour soutenir une démarche pluridisciplinaire.
Cette dernière prend pour acquis l’existence de disciplines, qu’on les définisse d’un point de vue épistémologique ou d’un point de vue sociologique. Il est possible d’aller plus loin dans le croisement disciplinaire, en proposant une approche plus transgressive encore (interdisciplinarité, « indisciplinarité », etc.). Cela pose directement la question de l’intérêt même de l’existence d’une pluralité disciplinaire en sciences sociales.
Cette semi-plénière permettra d’aborder la situation ambigüe des approches pluridisciplinaires, entre appétit et contrainte, grâce à des collègues qui aborderont leurs pratiques et/ou trajectoires pluridisciplinaires de façon réflexive.
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