Classique et classicisme, aspects franco-allemands
Holger Schmid (MCF en philosophie moderne et contemporaine à l’Université de Lille)
Quels arts classiques pour le vingtième siècle ?
Modératrice : Anne Boissière (professeure en philosophie de l’art et esthétique à l’Université de Lille)
Un art classique est-il possible au vingtième siècle, et si oui, en quel(s) sens ?
Comment cela conduit-il à repenser le concept de classique ?
Cette journée d’étude vise à interroger les manières dont, tout au long du vingtième siècle, des textes de théorie esthétique, qu’ils émanent de la philosophie de l’art ou d’autres disciplines, ont pensé la possibilité de produire un art classique en lien avec des créations déterminées ; cela est loin d’aller de soi. Une attention particulière sera portée à la différence des arts et au sens respectif du classique dans chacun, en particulier dans la musique, la peinture, l’architecture, la sculpture, la littérature et la danse, grande oubliée de l’histoire de l’art et de l’histoire des théories esthétiques.
On cherchera à identifier quelques-uns des rapports à travers lesquels la catégorie historico-esthétique de « classique » est repensée dans ce contexte, et à s’interroger sur leur genèse et leurs configurations possibles : le classique est-il toujours conceptualisé en lien avec l’académisme, et en opposition avec la catégorie de moderne ? D’autres tensions conceptuelles seront à envisager, par exemple les rapports classique/romantique, classique/néoclassique ou classique/postmoderne.
On se demandera également sur quels modèles artistiques et sur quels penseurs ces théories s’appuient : dans quelle mesure y est-il toujours fait référence à l’Antiquité, ou au dix-septième siècle français ? La philosophie de Friedrich Nietzsche est-elle régulièrement convoquée ? Leur dimension politique ou idéologique ne sera pas à minorer.
Cette journée s’organisera selon trois axes de questionnements :
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1. Les réflexions esthétiques sur la possibilité d’une création classique au vingtième siècle sont-elles spécifiques à chaque art, ou se font-elles écho ? Comment le concept de classique circule-t-il entre les théories poïétiques et esthétiques des arts ?
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2. Dans quelle mesure les textes dialoguent-ils avec les productions artistiques dont ils sont contemporains ? On s’appuiera sur des éléments d’analyse technique ou stylistique précis.
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3. Quelles sont les implications philosophiques de la pensée d’une création classique au vingtième siècle (en termes de rapport à l’histoire, au temps, au corps ou au rôle de l’art dans la société) ? Éventuellement, quelle pertinence ces réflexions conservent-elles aujourd’hui, au vingt-et-unième siècle?