Quand tout s’effondre, que font les sociologues ?
La « nature » a été plutôt absente dans les thématiques centrales de la sociologie, qui faisait la part belle au concept de « culture » et à sa malléabilité. Récemment, face aux transformations écologiques en cours, la sociologie de l’environnement a souligné l’attitude de déni des autorités publiques ou des individus eux-mêmes dans leurs attitudes quotidiennes ; elle s’est également attachée à l’étude de l’adaptation des pratiques (agricoles, en matière de logement, de consommation, etc.) face aux enjeux écologiques. Pour autant, la discipline reste adossée à l’idée selon laquelle la « nature » n’est aujourd’hui guère plus qu’une (re)construction théorique au sein d’un monde élargi, une hypothèse que tend à valider l’avènement de l’Anthropocène.
Il s’ensuit que la perspective d’un « effondrement », dont s’emparent certains historiens, philosophes ou politistes, suscite peu d’intérêt parmi les sociologues. Ou, à l’heure où la dégradation des indicateurs écologiques est chaque jour confirmée, pouvons-nous continuer à considérer les mobilisations écologiques comme nous le faisions naguère, et laisser la « nature » dans l’angle mort de nos préoccupations ? Et comment la sociologie peut-elle aujourd’hui se positionner face à tous ceux, de la philosophie à la biologie, qui en appellent à la reconnaissance de nos interdépendances avec le reste du monde vivant ?
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