LE CORPS DANS L’URGENCE
Présidente de séance Christelle LEMAIRECoordinatrice, Réseau Santé Solidarité Lille-Métropole
À rebours des représentations contemporaines du corps perçu comme un capital à entretenir, ces hommes et ces femmes s’inscrivent dans le paradoxe d’une nécessité d’une prise en soin d’un point de vue médical alors qu’ils n’en formulent pas la demande. Que peuvent et que doivent les dispositifs d’urgence sociale à cet endroit ? Comme le souligne Gisèle Dambuyant-Wargny, face au processus de cumul de défaillance d’acquis (sans emploi, sans logement, sans droit, sans ressource financière), le corps est alors le dernier vestige d’un avoir, d’une ressource devenant surdimensionnée : surconsommation, surexploitation, surexposition... Un corps ultra sollicité, refuge de l’exercice d’un choix, si minime soit-il, qui ne semble se projeter que dans la temporalité fragile du quotidien. Une relation duelle au corps : invisible par souci de protection, visible par exclusion, par disqualification. Les dispositifs de l’urgence sociale ont-ils les moyens de répondre aux besoins de santé des personnes en situation d’exclusion ?
-Vianney SCHLEGEL(Sociologue, CLERSÉ, ULille) Appréhender sociologiquement le corps des sans-domicile :inégalités sociales, culture somatique, et incorporation de la pauvreté
-Didier TERRIER(Historien, Université de Valenciennes)Un champ à défricher : le corps au travail. Performance, discipline et fatigue. xviie – xxie siècle
-Julie JONQUEL(Assistante de service sociale, Service des Urgences-GHICL)Parcours de soins du patient toxicomane :une réalité complexe