Le Grand boulevard Lille-Roubaix-Tourcoing est-il un « boulevard de la mort » ? Le phénomène de l’accident de la route sur le Grand boulevard au début du XXe siècle
Le développement intensif de l’automobile au début du XXe siècle a entraîné l’apparition de nouvelles sensations, de nouvelles mobilités mais aussi de nouveaux risques. Compte tenu de ces innovations, les pouvoirs publics ont tenté d’adapter la route future à des besoins naissants. La nécessaire cohabitation entre nouveaux moyens de transports et vie urbaine fût le théâtre d’accidents, liés à un monde de la route en pleine métamorphose.
L’exemple du Grand boulevard Lille-Roubaix-Tourcoing est représentatif de cette nouvelle dynamique urbaine. Inauguré en 1909, ce dernier avait pourtant fait l’objet d’une attention particulière et d’une volonté réelle d’adaptation aux mobilités du siècle à venir. Pourtant, il devint tristement connu dans les années 1920 sous le nom de « boulevard de la mort ». Il faut trouver dans les origines d’un tel surnom une évolution du traitement de l’accident de la route par la presse. A l’aube du développement des voies rapides, l’accident routier était un événement fortuit et imprévisible. Il est devenu pour le Grand boulevard un exemple récurrent au service d’une argumentation politique. Largement repris dans la presse, la dénomination du « boulevard de la mort » contribue à dénoncer les choix des pouvoirs publics. Que la cible soit le Département du Nord, les municipalités ou les Ponts-et-Chaussées, toute qualification se révèle alors permise.
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