Conférence introductive - Les frontières
Le monde, représenté sur le planisphère politique des atlas du XXème siècle, est conçu comme un système d’objets articulés et parfaitement emboîtés, les continents, les états, les frontières, constituant un pavage de territoires contigus, ordonné et visualisable. Actuellement, la mondialisation est dite triomphante, envahissante £ les flux transnationaux (financiers, commerciaux, humains, culturels…) semblent perforer les frontières étatiques, faisant reculer les limites de compétences des États. Certains penseurs avancent l’idée de la contraction progressive mais inévitable de l’espace-temps, processus qui peut mener à la fois à l’instantanéité et au mimétisme spatial, donc à l’indifférenciation. Comme le dit Edgar Morin, toutes les civilisations sont désormais en interconnexion permanente mais, en ce qui concerne les relations entre citadins, ethnies, états, cultures, nous sommes dans une barbarie totale.
Dans le même temps, les États prolifèrent, les frontières se multiplient à différentes échelles (européennes, intra-urbaines) et prennent des formes variées qui interpellent les géographes et les autres chercheurs en sciences sociales. Riches de sens, elles obligent à s’interroger sur les dynamiques, les processus qui les créent, les déplacent ou les font disparaître. Les hommes cloisonnent le monde pour se rassurer, s’identifier, mais les frontières s’ouvrent, de nouveaux territoires se construisent, en transgressant les limites. Le monde se recompose…
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