Intervention de Jacques Friedel - Hommage à Jacques Friedel (2)
Jacques Friedel débute ses travaux de recherche en 1948 au Laboratoire de Métallurgie de l’École des Mines de Paris. La Métallurgie est à l’époque une discipline en plein essor. D’une part, le rôle des défauts - ponctuels, linéaires, de surface ou d’interface - commence à être reconnu, mais n’a fait l’objet jusqu’alors que de peu d’études. De nouvelles techniques permettent désormais d’étudier ces défauts. C’est ainsi que l’on peut par exemple visualiser les dislocations (décoration, spirales de croissance) : celles-ci ne sont plus des objets mathématiques dont l’existence et le rôle ressortent de spéculations ! Par ailleurs, d’un point de vue microscopique, les bases de la physique des solides pour les cristaux parfaits sont établies £ en témoigne le livre de F. Seitz publié en 1940. Elles rendent désormais possible la compréhension détaillée de la cohésion, de la stabilité de phase, des propriétés des défauts, de leur structure, de leur stabilité, de leurs interactions et de leur dynamique. Deux voies de recherche convergentes s’ouvrent : d’une part l’étude à une échelle « mésoscopique » des défauts et de leur impact sur les propriétés macroscopiques, d’autre part l’étude à l’échelle microscopique de la structure électronique des métaux, de leur cohésion et des défauts associés. J. Friedel développera ses recherches selon ces deux directions, dont le rapprochement apparaît dès cette époque comme une nécessité.