L’institution judiciaire moderne
Par la place qu’elle occupe dans les textes, récits ou mythes fondateurs, la justice peut, à bon
droit, se réclamer de son ancienneté, qui ne se mesure pas seulement par les moments et la
casuistique de la jurisprudence et ne se borne pas à la sphère du droit. Attribut du dieu comme
de l’homme, la justice est à la fois pouvoir et vertu. Immanente ou transcendante, la justice vise le
rétablissement d’un équilibre après sa rupture : réparation du tort, restitution de l’intégrité. Elle
est aussi bien le premier souci des philosophes (Anaximandre) que le noyau rationnel des religions monothéistes. Mais la justice, aujourd’hui, pour tout le monde, c’est avant tout, sous son
aspect le plus sensible, le domaine et le fonctionnement (ou le dysfonctionnement) de l’appareil
judiciaire : faut-il revoir le nombre, le rôle, voire la place du juge d’instruction ? Est-il bon pour
la justice qu’un magistrat soit fonctionnaire ? etc
En prenant le parti de ne négliger aucun de ces visages de la justice, le comité des « Rendez-vous
d’Archimède » qui a mis au point ce cycle de conférences a voulu associer l’actualité récente (en
particulier l’affaire d’Outreau) à l’histoire de la philosophie et des doctrines de justice anciennes
et modernes. Au nombre des conférenciers invités, on comptera ainsi des magistrats profession-
nels qui ont fait œuvre de réflexion sur leur pratique et des philosophes ou des historiens de la
philosophie et du droit attachés au devenir institutionnel comme à la généalogie de nos codes et de
nos pratiques
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