Force est de constater que l’impact des diverses crises économiques, climatiques, sanitaires et diplomatiques innerve les contenus d’enseignement et les activités scolaires depuis l’enseignement primaire. Leur prise en compte dans les politiques d’accompagnement à l’orientation semble cependant encore marginale.

L’insertion professionnelle conçue comme une simple réponse aux besoins du marché du travail laisse peu de place à une projection dans l’avenir qui prendrait en compte la nécessaire adaptation à un monde et une société soumis à des changements dont on ne connaît encore ni l’ampleur ni la profondeur.

Les jeunes expriment pourtant leur conscience d’une nécessaire transformation du monde, au point qu’il a été possible de modéliser l’intégration de cette transformation dans les caractéristiques de cette société nouvelle : Volatility, Uncertainly, Complexity, Ambiguity (VUCA – Bennis Warren & Nanus Burt). Elles et ils grandissent dans ce monde VUCA et se préparent à y vivre durablement. Par ailleurs, ces transformations
viennent interroger la place des choix individuels articulés et bien souvent confrontés aux choix collectifs.

Cette mutation certaine du monde génère une incertitude avec laquelle les jeunes et leurs familles doivent composer.

Des questions émergent alors : comment, au sein de l’École, prendre en compte ces dimensions dans l’accompagnement des choix de parcours scolaire et de formation pour favoriser le développement des individus au cœur de ce monde à venir et partiellement connu ? Les propositions institutionnelles d’accompagnement à l’orientation intègrent-elles ces dimensions de l’incertitude ? Singulièrement, quel cadre les Psychologues de l’Éducation Nationale pourraient-elles et ils proposer pour favoriser une réflexion et un positionnement sur ces questions essentielles pour les élèves, leurs familles et les équipes pédagogiques ? Quels dispositifs faudrait-il construire pour conduire l’individu à une prise en compte de la dimension collective et sociétale ?

On ne peut prévenir d’un futur incertain, mais ne serait-il pas toutefois possible d’être dans la prévenance auprès de ces jeunes qui l’affrontent ?

Les jeunes pour lesquel(le)s nous travaillons ont conscience que le monde qui les verra grandir et prendre place ne sera pas le même que celui qu’elles et ils connaissent aujourd’hui. Penser ce futur peut-il être lié à la conception de leur propre avenir et si oui, comment les aider à parvenir à le construire ensemble dans les
meilleures conditions ?

Les 70èmes Journées Nationales d’Études de Lille/Villeneuve d’Ascq seront ainsi l’occasion de s’accorder un temps de réflexion devant ces interrogations, au bénéfice du croisement des regards d’intervenant.es de divers horizons, de débattre, d’envisager ce futur et ce monde à venir, en tenant compte de toutes les controverses mais aussi de toutes les perspectives créatives et optimistes.